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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 23:02

Elihou arrive à la fin des cycles de discours. On ne l'attendait pas. Il n'est pas nommé ailleurs dans le livre de Job.

En Jb 32 Elihou justifie son intervention  : « j'en peux plus faut que j'parle ! ». Comme Eliphaz (Jb 4.2), il ne peut se retenir de dire ce qu'il pense. ll va "vômir" ce qu'il pense allègrement pendant 6 chapitres. 

Ces 6 chapitres sont en fait d'un ajout postérieur : Jb 31.40b fin des paroles de Job et Jb 42.7 ne mentionne pas Elihou.

Quelqu'un a essayé de répondre aux questions de Job : il y avait encore une chose non dite : la souffrance a une vertu pédagogique (pour ramener le pécheur sur le droit chemin).

Pourtant Elihou reste dans le système de rétribution et de manière très explicite :
Jb 34.11 Il rend à l'être humain selon ses actions, Il rétribue chacun selon ses voies.

Il y a dans les discours des amis des choses qui sonnent vrai : un seul exemple :
Jb 34.10 sonne vrai mais Jb 34.11 est faux (c'est très humain, pas de grâce).

Il est important de ne pas se faire avoir ! Attention aux discours qui sonnent vrai alors qu'ils sont faux, dans Job nous sommes avertis dès le départ, mais dans notre vie spirituelle, dans les églises, dans le discours des instances religieuses, dans les livres, dans les médias...
C'est ce que dénonce l'auteur du livre de Job

C'est ce que la Bible dénonce à chaque époque (faux prophètes...)
C'est ce que Jésus a dénoncé (Mt 23.13...)
C'est ce que nous devons dénoncer (cf Ac 17 les béréens).

Pensons à l'attitude de Satan en Luc 4.

 

Questions pour méditer :
- Que pensez-vous de l'attitude d'Elihou ? N'avez-vous jamais eu cette attitude ?
- Comment faire pour ne pas être trompé dans les discours religieux ?
- Relisez quelques discours des amis et essayez de trouver des discours qui sont partiellement vrai et partiellement faux.

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 09:57

Les amis de Job sont là pour le consoler et le conseiller (Jb 2.11-13). Au départ ils sont silencieux. Stupéfaits par ce qui arrive à Job. 7 jours de silence (ça permet de méditer !).
C'est Job qui rompt le silence en commençant par maudire le jour de sa naissance (Jb 3). C'est le début des cycles de discours entre les amis et Job qui répond à chaque fois.

Eliphaz le Témanite (note 1) ouvre le bal et de quelle manière :
Jb 4.3Voici que tu as donné des leçons à beaucoup, Tu as fortifié les mains languissantes, 4 Tes propos ont relevé celui qui trébuchait, Tu as affermi les genoux qui pliaient.5 Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu te lasses ! Maintenant que cela te touche, tu te troubles ! 6 Ta crainte de Dieu n'est-elle pas ton soutien ? Ton espérance, n'est-ce pas l'intégrité de tes voies ?
D'emblée, Eliphaz est en accord avec la question du satan « Est-ce pour rien ? ».  Même si comme le satan, il reconnaît que Job est quelqu'un de mériatant. Cela doit mettre le lecteur sur la piste : ce que vont dire les amis correspond à ce que le satan pense !

Examinons quelques "encouragements" des amis :


Eliphaz le Témanite

 Jb 5.6 Le malheur ne sort pas de la poussière, Et la peine ne germe pas du sol.
Jb 5.17
Ainsi donc, heureux l'homme que Dieu reprend! Ne refuse pas la correction du Tout-Puissant

Jb 15.20-21 Le méchant passe dans le tourment tous les jours de sa vie, Le nombre des années réservées à l'homme violent. 21 Un bruit qui fait peur retentit à ses oreilles: Au sein de la paix, le dévastateur va survenir sur lui).
Jb 22.4 Est-ce à cause de ta piété qu'il te châtie, Qu'il entre en jugement avec toi ? 5 Ta malfaisance n'est-elle pas grande? Tes fautes ne sont-elles pas sans limite ?6 Car tu prenais sans cause des gages à tes frères, Tu arrachais les vêtements de (ceux que tu laissais) nus ; 7 Tu ne donnais pas d'eau à l'homme altéré, Tu refusais du pain à l'homme affamé. 8 Le pays était à l'homme fort, Et l'orgueilleux y siégeait. 9 Tu renvoyais les veuves les mains vides; Les bras des orphelins étaient brisés. 10 C'est pour cela que tu es entouré de pièges, Et que la terreur t'a saisi tout à coup.

Eliphaz est d'une sensibilité à toute épreuve : Jb 4.5,7 / Jb 4.18-19 / Jb 5.4 Carrément traité d'imbécile / Jb 5.17 Soit heureux Job ! Selon lui, il ne peut se retenir de dire ce qu'il pense (Jb 4.2) comme quoi parfois il faudrait apprendre à le faire.

 

Bildad de Chouah

Jb 8.4 Si tes fils ont péché contre lui, Il les a livrés à leur crime
 Quelle sensibilité ! quelle consolation ! (Job 26.2 ironie).


Bildad insiste sur le fait que Dieu est du coté des justes (Jb 8.20) et que les fautes se paient tôt ou tard (Jb 8.13)

Autrement dit, si Job souffre c'est de sa faute et personne n'y peut rien ! Et il empire les choses en blasphémant (Jb 8.2). Pour Bildad Job doit se repentir. Il ne sait pas de quoi mais il doit se repentir : 100% jugement !

 

Tsophar le Naamanite

Tsophar complète le discours de Bildad en précisant que Job peut revenir vers Dieu en fuyant le mal et en priant (Jb 11.13-14) afin que sa situation actuelle devienne un mauvais souvenir (Jb 11.16) et qu'il soit rétablit socialement (Jb 11.15a), psychologiquement (Jb 11.15b,18-19).

 

En bref :

Les trois amis cherchent à convaincre Job d'une chose : son malheur est une punition divine. Job doit se repentir. Même s'il ne sait pas de quoi il doit se repentir : et donc il faut chercher ! Car la faute peut être involontaire.

Dans l'antiquité, la longue vie, de nombreux enfants, les richesses, étaient considérés comme la réussite, preuve d'une sagesse et ou d'une spiritualité proportionnelles.

Au contraire, la souffrance, une santé déficiente ou un handicap, des enfants handicapés ou qui tournent mal, étaient considérés comme des malédictions ayant une cause, notamment le manque de sagesse.

Parfois, quand un homme reconnu comme sage (comme Job en 4.3-6) se retrouve avec de gros problèmes, comment expliquer cela ?  Le péché devient alors la meilleure explication.

Ils reprennent en réalité une façon naturelle et humaine de voir Dieu (note 2) qu'on appelle « théologie de la rétribution directe ». Quand il y a un effet il y a forcément une cause !

En Jb 18 Bildad sous entend que Job fait partie des méchants.
En Jb 19 Job exprime qu'il se sent insulté
En Jb 20 Tsophar se sent insulté par la réponse de Job à Bibldad.
Tout le monde s'énerve (note 3) ! Dialogue de sourds !

Questions pour méditer :
- Aimeriez-vous avoir un accompagnement spirituel tel que celui proposé à Job ?
- Comment les amis considèrent-ils Dieu ?

 


Notes

1 Téman était une région d'Edom dont les habitants jouissaient de la réputation d'être doués de sagesse (Jr 49.7)

2 C'est à dire une « théologie »

3 En lisant Job on voit que les amis de Job vont s'énerver de plus en plus. Bildad en Jb 18.2-3. Tsophar en Jb 20.2-3.

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 06:25

mmm1

L'audience de YHWH : Les fils de Dieu

Dieu siège dans la cour céleste (Jb 1.6-12). Un motif qu'on retrouve ailleurs dans la bible :
- cf 1Rois 22.18-28 Michée décrit la cour céleste
- cf Esaïe 6 la vocation d'Esaïe
- Voir aussi Daniel 7.9-10 et Ezekiel 1 à 3

 

Le lecteur est transporté dans la cour céleste, une réalité que ne connaît pas Job.

 

Le satan : l'adversaire

וַיֹּאמֶר  יְהוָה  אֶל  הַשָּׂטָן
   le satan     / vers  / Le Seigneur /       Il dit

"Le"
satan (ce n'est pas un nom propre car en hébreu les noms propres n'ont jamais d'articles) est l'adversaire. Ici il s'agit plus d'une fonction ou d'un titre que d'un personnage. Sorte de procureur à la cour céleste.
Il apparaît rarement (note 1) sous ce nom
dans l'Ancien Testament (seulement 2 passages en plus de Job) :

Zaccharie 3.1-2
idem, c'est exactement le même début de phrase en hébreu : Satan a un article. La situation est un peu la même avec Satan qui accuse le grand prêtre Josué dans une vision du prophète Zacharie

1Chr 21.
1
Satan se dressa contre Israël et il excita David à faire le recensement d'Israël.
וַיַּעֲמֹד שָׂטָן, עַל-יִשְׂרָאֵל 
     Israël      /  à     / Satan  / cherchant à nuire

Satan
[ ou un adversaire] peut ici être personifié ou traduit de manière indéterminée : un adversaire

Le texte des chroniques est plus récent (cf 2Sam 24.1 ou c'est Dieu qui tente David)

Celui qui parle le plus de Satan dans la bible, c'est Jésus ! Pour Jésus, Satan est l'adversaire qui tente de détruire ce que Dieu construit.

On voit que le satan est l'accusateur, celui qui pointe du doigt nos transgressions devant Dieu.

Questions pour méditer :

- Suis-je conscient qu'il y a des réalités qui me dépassent, des choses que je ne connais pas, des phénomènes que je ne peux pas expliquer ?
- Est-ce que je me laisse affecter par les accusations de ma conscience ?

 


Note

1 Les auteurs bibliques préfèrent utiliser les mots faute, péché, transgression...

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