Quoi qu'il en soit, nous ne pourrons pas échapper à la souffrance.
Comment y faire face spirituellement ?
La souffrance de Job préfigure la souffrance de Jésus
La Bible n'a pas de réponse absolue si on lui demande pourquoi. Par contre elle dit comment
réagir. Jésus nous a montré comment faire face :
- Comme Job, Jésus fait face au silence de Dieu à Gethsémané (Mt 27.46 cite le Ps 22) : Job ne cesse de questionner Dieu, et de
demander son intervention afin de comprendre ce qui lui arrive ; Jésus à Gethsémané, est aussi amené à la solitude et à questionner Dieu (Mc 15.32-35).
- Dans les deux cas, Dieu répond. Mais après un temps de « silence ».
- Dans les deux cas, la foi éprouvée par le feu est à l'origine de la réponse de Dieu.
Il y a donc un certain parallélisme entre Job et Jésus face au silence de Dieu.
La réponse de Dieu :
- En Jb elle concerne Job, qui en entendant comprend Dieu et progresse en spiritualité.
- Dans l'évangile, la réponse de Dieu, qui semblait négative au premier abord, devient positive. C'est la résurrection. Une
réponse définitive aux questionnements de tous les hommes sur la souffrance.
Une réponse une fois pour toutes. Rm 6.10, Hb 7.27, 9.12, 10.2, 10.10, Jd 1.3... Rm 8.18-25
On a tendance à vouloir poser la question à Dieu parce que nous raisonnons dans un univers de cause et d'effet (=de rétribution). Dieu raisonne dans un univers de liberté et de gratuité, de grâce et de miséricorde.
Après la lecture de ces passages, la bonne question face au malheur d'origine inconnu, c'est donc plutôt : « comment puis-je te glorifier ? » comme Jésus l'a demandé à Dieu dans le jardin de Gethsémané.
le rôle de l'Eglise face à la souffrance
Job se sent seul : - Sa femme n'est pas le vis à vis
spirituel dont il a besoin.
- Ses amis ne sont pas vraiment des amis.
- Dieu lui-même sembleêtre silencieux malgré
les appels de Job.
Répondre au besoin
Face à la souffrance on a besoin d'aide. Nous n'avons pas le pouvoir d'éliminer les souffrances de notre vie. Mais nous pouvons nous aider les uns les autres. Et dans l'église cette aide doit
être premièrement (mais pas uniquement) spirituelle.
On a vu que Dieu remet en place Job de manière forte. Il ne lui donne pas des encouragements mièvres. Si nous voulons nous aider les uns les autres face à la souffrance nous devons nous aider à rendre la souffrance utile.
| Origine de notre souffrance |
souffrance utile = Porter sa croix |
souffrance inutile = Refuser la croix |
| Conséquence de nos péchés |
On souffre pour être transformé Hb 12 |
On souffre en fuyant la transformation 1Pi 2, Gn 4 Caïn |
| Conséquence du péché des autres |
On souffre pour pardonner ou supporter 1Pi 2 |
On souffre en développant de l'amertume, en se renfermant sur soi, ou en se vengeant |
|
Pas de cause apparente ou cause inéluctable |
On souffre pour glorifier Dieu Jn 9.1-3, Hb 5.7-9 |
On souffre en s'apitoyant sur soi Jb 3 Job renie sa naissance |
Si on veut s'aider les uns les autres « spirituellement » (ce qui n'exclue pas le reste - Jacques 2.1-3), nous devons
discerner quand nous sommes (ou quand nos frères sont) dans une souffrance inutile. Et pour le reconnaître c'est relativement simple :
- Dieu est il glorifié à travers cette souffrance (repentance, pardon, exemplarité) ?
- Ou bien la souffrance est-elle facteur d'endurcissement
--> pas de changement, pas de pardon, vengeance, apitoiement...
Malgré sa justice et sa souffrance, Dieu a repris Job : Jb 38.2 Qui est celui qui obscurcit mes desseins Par des propos dénués de connaissance ? Parce que Job s'enfonçait dans les errements qu'on a vus... Dieu ne l'a pas laissé tomber dans le piège.
Jacques 5.10-11Prenez, mes frères, pour modèles de souffrance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. 11 Voici : nous disons
bienheureux ceux qui ont tenu ferme. Vous avez entendu parler de la fermeté de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui accorda, car le Seigneur est plein de compassion et de
miséricorde.
Laisserez-vous vos frères sombrer ?
Dans
l'humilité
Job transmet un message fort : Jb 16.4 Moi aussi, je pourrais parler comme vous, Si vous étiez à ma place: Je
rassemblerais des propos contre vous, Je hocherais la tête sur vous. Autrement dit : « vous ne pouvez pas me comprendre parce que vous ne vivez pas la même chose que
moi ».
Alors Job veut qu'on l'écoute, pas qu'on le juge (Job 21.2-3) ;
il en appelle à la compassion:
Jb 19.21-22Ayez pitié, ayez pitié de moi, vous, mes amis ! Car la main de Dieu m’a frappé. 22 Pourquoi me poursuivez–vous
comme Dieu (me poursuit)? N’êtes–vous pas rassasiés de ma chair ?
Les amis (et Elihou en particulier)
n'ont pas compris de quoi job avait besoin parce qu'ils n'ont pas vécu ce que Job vivait
