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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 13:30

La sincérité de Job est mise en question

Jb 1.8-11L'Éternel dit au Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal. 9 Le Satan répondit à l'Éternel: Est-ce d'une manière désintéressée que Job craint Dieu ?10 Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison et tout ce qui lui appartient ? Tu as béni l'oeuvre de ses mains, et son troupeau se répand dans le pays. 11 Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudira en face.

Le Satan s'attaque à la sincérité de Job. Devant Dieu il accuse Job d'avoir une foi intéressée.

Jésus et la rétribution

Jn 9.1-3 Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. 2 Ses disciples lui demandèrent: Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? 3 Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.

Luc 13.1-5 En ce temps-là, quelques personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices. 2 Il leur répondit: Pensez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte ? 3 Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de même.4 Ou bien, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloé et qu'elle a tués, pensez-vous qu'ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? 5 Non, vous dis-je. Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous pareillement.

Ainsi, comme Job, Jésus déconnecte la souffrance et la culpabilité. L'un et l'autre ne sont pas obligatoirement (1 ) liés.

La repentance dont parle Jésus ne passe pas par une expiation programmée par Dieu à travers la souffrance. Il ne faut pas confondre pénitence et repentance !
Pour Jésus le malheur, l'infirmité la maladie, ne sont pas forcément des conséquences d'une faute (2 ).

La pénitence est une doctrine qui semble spirituelle, mais une doctrine humaine où les hommes imposent aux hommes ou s'imposent eux-même une punition sensée réparer un tort fait à Dieu. C'est une dérive de la rétribution.

L'amour de Dieu est premier : 1Jean 4.19

Le système de rétribution a ceci de pervers : il conduit à aimer Dieu par crainte de la punition et par intérêt (éviter les maladies, éviter les malédictions, protéger nos enfants, éviter l'enfer). Mais au final, notre cœur n'est pas plus pur à la fin qu'au début de notre vie spirituelle.

A travers Jésus,
- on comprend que Dieu nous aime avant que nous l'aimions !

- Dieu nous montre que ce par quoi on était intéressé, est plus petit que ce qu'il nous propose.

La plupart de nos contemporains n'ont pas la foi car ils ont l'impression que Dieu est un Dieu mafieux qui offre sa protection contre quelques bonnes actions. Comme Job, ils se rebellent contre le faux Dieu que les religions d'aujourd'hui proposent. Ils préfèrent assurer seuls leur bonheur.

 

Comme Job, il faut s'acharner à chercher le vrai Dieu !
Il nous conduit vers le désir de justice plus que vers le désir de ce que produit la justice.
Il nous conduit vers l'horreur du mal, plus que vers la peur des conséquences du mal.

 

Questions pour méditer :
- Y-a-t-il des gens qui remettent en doute la sincérité de votre foi ?
- Etes vous du genre à vous accuser vous-même face à Dieu ?
- Jésus pense-t-il que les malheurs de notre vie sont des punitions divines ?
- Y-a-t-il des gens qui pensent comme ça autour de vous ? Qu'allez-vous leur dire ?
- Qui est votre Dieu ? Un Dieu mafieux qui vous offre sa protection contre quelques bonnes actions dans son royaume ? ou un Dieu d'amour qui vous aime avant, pendant et après votre péché ?
- Que pensez-vous qu'il faille offrir à Dieu pour apaiser sa colère contre vos péchés ?

 


Notes

1  Mais ils peuvent l'être. Si les hommes de l'antiquité avaient du mal à séparer la souffrance de la culpabilité, notre société d'aujourd'hui a tendance à faire le contraire c'est à dire à chercher obstinément à dégager l'individu de la culpabilité qui pourrait être la sienne, en invoquant des processus psychologiques, ou des circonstances défavorables par exemple.

2  On pourrait argumenter et dire que Jésus entre dans une sorte de rétribution en conditionnant la promesse de ne pas mourir si on se repent. Mais c'est oublier que la repentance n'est pas un changement d'œuvre, mais un changement de façon de penser, et c'est oublier aussi que le péché nous sépare de Dieu, et que nous devons aller  vers Dieu. Or Dieu nous bénit avant même que nous revenions vers Lui, justement pour qu'on comprenne son amour malgré notre état de pécheur. La plus grande preuve c'est que Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheur (Rm 5.8). Dieu n'a pas donné son fils parce qu'il savait que nous nous repentirions. Il a donné son Fils espérant que nous repentirions.

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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 22:57

JOB POSE DES QUESTIONS


...pour comprendre :


Jb 6.24-30
Instruisez-moi, et je me tairai; Faites-moi comprendre en quoi je me suis égaré. 25 Que les discours droits sont persuasifs ! Mais que prouvent vos reproches ? 26 Pensez-vous faire des reproches à (mes) propos, Et lancer au vent les discours d'un désespéré ? 27 Vous jetteriez le sort même sur un orphelin, Et vous donneriez en échange votre ami ! 28 Et maintenant, veuillez vous tourner vers moi, Vous mentirais-je en face ? 29 Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes; Revenez, ma justice existe encore ! 30 Y a-t-il de l'injustice sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas les calamités ?

Mais il sait que ses amis ne pourront pas grand chose pour lui : ils lui ressortent toujours la même chose :
Pour ses amis, ce qui fait mal (la souffrance) est la conséquence de ce qui est mal (péché).

          --> Ainsi les choses sont plus simples

- Pour Job il s'agit de deux choses distinctes
          --> mais cela pose des questions

Pour trouver des réponses plus fiables, Job va donc questionner Dieu lui-même :

Jb 13.23-25 Quel est le nombre de mes fautes et de mes péchés ? Fais-moi connaître mon crime et mon péché. 24 Pourquoi caches-tu ta face Et me prends-tu pour ton ennemi ? 25 Veux-tu faire trembler une feuille agitée ? Veux-tu poursuivre une paille desséchée ? 


LES REPONSES NE SONT PAS TOUTES DANS LE LIVRE DE JOB


Il faut noter que Job dans sa souffrance n'invente pas des théories invérifiables pour se soulager du style :

- Nous irons tous au paradis
-
Dans une prochaine vie, ça sera mieux...

Il cherche jusqu'à trouver la vérité. Il questionne Dieu jusqu'à ce que Dieu réponde.

Jb 42.5-6 Mon oreille avait entendu parler de toi; Mais maintenant mon oeil t'a vu. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre.

Job a compris que la justice est d'abord la relation avec Dieu. Mais ce qu'il a compris, on ne sait pas comment il l'a compris : Si la bible ne contenait que Jb, nous aurions l'idée qu'il faut faire une sorte d'expérience mystique ou émotionnelle de Dieu. Nous aboutirions à une religion de style gnostique, ou new age ou pentecôtiste.

A la manière d'Abraham (Jn 8.56) Job a vu Jésus.
Mais à la manière de Jacob il s'est battu pour ça.


Jésus (et le NT) peut répondre aux interrogations de Job.

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26 février 2011 6 26 /02 /février /2011 08:02

 

On a vu que Job est paradoxal :
- d'un coté il condamne le système de rétribution
- d'un autre coté il l'utilise quand même pour sa réflexion sur Dieu
Ce qui l'amène à l'image d'un Dieu pervers à laquelle il aboutissait : et auquel il voulait faire un procès.

La critique de ce système de pensée est la clé principale de compréhension du poème pour le lecteur ! Faire sortir Job de cette façon de penser c'est vouloir en faire sortir le lecteur, c'est à dire vous et moi !

En quoi est-ce que la rétribution nous concerne ?
Dans le contexte de Job, la rétribution est une récompense pour une vie vertueuse : il s'agit d'une bonne santé, d'une longue vie, des enfants, la richesse...

Dans notre contexte, cela peut être aussi la richesse, la réussite professionnelle, talents etc...
Certaines églises ne se privent pas de prêcher cela ! (Prosperity Theology, note 2)
Mais dans un contexte religieux, on peut inventer d'autres types de récompenses : celles que mériterai notre foi :
- Si ma foi est grande je ferai des miracles
- Si ma foi est grande je vais convertir beaucoup de gens
- Si je prie plus... Si je jeûne plus... Si je vais plus au culte... Si je donne plus...

Alors Dieu donnera plus ?

Dieu ne donne pas en fonction de ce que nous donnons !
Il donne le 1er car il aime le 1er : il nous a déjà donné tout ce dont nous avons spirituellement besoin c'est-à-dire Jésus (Eph 1, Jn 14.19). Et tout le reste il le donne aussi par dessus (Mt 6.33) : Comme le disait Luther : "Les pécheurs sont beaux parce qu’ils sont aimés, ils ne sont pas aimés parce qu’ils sont beaux" (note 1).

Dans la théologie de la rétribution il n'y a pas d'amour, il y a un contrat : tu fais ça, je te donne ça.

Dans la théologie de la grâce, ce que nous donnons doit venir de notre reconnaissance : plus j'ai de reconnaissance pour l'amour de Dieu et plus je prie, plus je donne, plus je jeûne, plus je vais au culte, plus je m'implique, plus je prend des responsabilités...

Cela pose la question des systèmes ou des traditions (Mc 7) que nous construisons :
Le système de rétribution = projeter sur Dieu un comportement humain.

Pourtant c'est souvent ainsi que nous pensons, et nous devons dépasser cela.

Les écritures nous expliquent que nous sommes créés à l'image de Dieu, et non l'inverse.
Nous devons construire une église à l'image de Dieu
Nous ne devons pas avoir une image de Dieu qui corresponde à notre Eglise !

 

Questions pour méditer :
- Comment est-ce que le système de rétribution influence-t-il ma façon de penser ?
- Comment en sortir ?
- Pourquoi Dieu m'aime-t-il ?

 

 


Notes :

1 L’amour de Dieu ne trouve pas préalablement son objet, mais le crée ; l’amour de l’homme est créé par son objet. La seconde partie est évidente et on la trouve chez tous les philosophes et les théologiens. Car l’objet est la cause de l’amour, si l’on affirme avec Aristote que toute puissance de l’âme est passive, matière, et que c’est en recevant qu’elle agit ; par là déjà, Aristote atteste que sa philosophie est opposée à la théologie, puisqu’elle recherche en toutes choses ce qui lui est propre et reçoit le bien plutôt qu’elle ne le donne. La première partie de l’affirmation est évidente, car l’amour de Dieu, vivant dans l’homme, aime les pécheurs, les mauvais, les insensés, les faibles, de telle sorte qu’il les rend justes, bons, sages, forts ; ainsi, il répand plutôt et confère le bien. Car, en effet, les pécheurs sont beaux parce qu’ils sont aimés, ils ne sont pas aimés parce qu’ils sont beaux. Au contraire, l’amour de l’homme fuit les pécheurs, les misérables. Ainsi le Christ : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » [Mt 9,13] Voilà l’amour de la Croix, né de la Croix, qui ne se transporte pas là où il trouve le bien dont il pourrait jouir, mais là où il donne le bien au mauvais et à l’indigent. « Il y a en effet plus de bonheur à donner qu’à recevoir », dit l’apôtre. De là le psaume 41 [v. 2] : « Heureux celui qui a de la compréhension pour le pauvre et l’indigent. » Et pourtant, l’objet de l’intelligence ne peut pas être naturellement ce qui n’est rien, c’est-à-dire le pauvre et l’indigent, mais ce qui a l’être, ce qui est vrai, ce qui est bien. C’est pourquoi elle juge selon l’apparence, et prête attention au personnage de l’homme, et juge selon les choses que l’on voit bien, etc.
LUTHER, Controverse tenue à Heidelberg, mai 1518, thèse 28
dans Martin LUTHER, OEuvres, vol. 1, éd. Marc Lienhard et Matthieu Arnold,
Paris, Gallimard (Bibliothèque de la Pléiade), 1999, p. 185

2 Les principaux prédicateurs de la prospérity theology aux états unis sont : Kenneth Copeland, Creflo Dollar (porte bien son nom !), John Hagee, Kenneth Hagin, Benny Hinn, T. D. Jakes, Dennis Leonard, Joyce Meyer, Joel Osteen, Lester Sumrall. Vous pouves les googueliser et voir leur prédication ! Même "TopChrétiens" se fait un relai de leurs prédications.

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