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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 23:52

Il est important de saisir les conséquences de la réponse à cette question. En effet « Personne ne peut être esclave de deux maîtres ; en effet, ou bien on détestera l'un et on aimera l'autre, ou bien on s'attachera à l'un et on méprisera l'autre » (Matthieu 6,24a NBS).

Nous étions esclaves du péché, maintenant Christ est venu nous libérer. Mais on ne peut pas partir les mains dans les poches en disant « merci ! à la revoyure (1) ! ». Il nous faut faire un choix. Avant nous n'avions pas le choix : nous étions esclaves du mal. Grâce à l' œuvre de Christ, nous avons le choix : être esclave du mal ou être esclave de la justice. C'est là la liberté que Jésus nous apporte. Il n'y a pas d'alternative. Et ce choix se voit à travers notre vie de repentance, pas juste à travers notre religiosité (Luc 6,46).

lien.jpgRomains 6,18 libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice.
Apocalypse 1,5 … Jésus-Christ (…) qui nous a déliés de nos péchés par son sang ....
Actes 20,28 … l'Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise par son propre sang.

Christ a acquis l'Eglise par son sang. Mais qui en était le propriétaire précédent ? de qui l'a-t-il acquise ? Du Père ? Non : Galates 1,4 Le Seigneur Jésus Christ, (...) s'est livré pour nos péchés, afin de nous arracher à ce monde du mal, conformément à la volonté de Dieu, qui est notre Père. Quelle que soit notre théologie, Christ est mort à notre place (c'est ce que disent les écritures). Mais cela peut prendre logiquement deux significations :

La théologie de la satisfaction explique que Dieu doit nous punir, mais qu'il punit son Fils à notre place.
La Bible et les premiers Pères de l'église (2) expliquent que nous appartenions au mal, que le salaire (note 3), (c'est à dire la conséquence) du mal c'est la mort (Romains 3,23 ; 6,23).

Nous devrions être condamnés à mourir en conséquence de notre péché, mais Christ a payé pour nous racheter. C'est pourquoi nous sommes engagés envers celui qui a payé la rançon. Nous avons toujours un maître, un Seigneur, nous ne sommes pas libre au sens anarchique du terme, nous sommes libres parce que nous avons le choix de notre maître. Si nous sommes disciples du Christ, nous sommes libérés du péché et esclaves de la justice.

Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprend le choix que m'offre Jésus-Christ ?
- De qui ai-je choisi d'être l'esclave en ce monde ?
- Ma vie est-elle en accord avec mon choix ?

 


Notes

1 Expression lyonnaise qui veut dire « à bientôt ».

2 par exemple Irénée de Lyon dans le Préliminaire du livre III contre les Hérésies « ...les apôtres leur enseignaient à abandonner les vaines idoles (…) et à attendre son Fils Jésus-Christ, qui nous a rachetés à l'Apostasie par son sang afin que nous soyons, nous aussi, un peuple sanctifié, – lui qui descendra des cieux dans la puissance de son Père, fera le jugement de tous les hommes et donnera les biens venant de Dieu à ceux qui auront gardé ses préceptes »

3 grec ὀψώνια = la solde de fin de campagne militaire des soldats romains.

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 18:15

La bible dit clairement que Christ à payé une dette. Il est mort en rançon (1) pour nos péchés : Matthieu 20,28, Timothée 5,6. Mais a qui a été payé cette rançon, cette dette ?

Pour les théologiens de la satisfaction, la rançon est payée à Dieu en réparation du préjudice que représentent nos péchés.

kidnappeurPourtant, quand un enfant est kidnappé, à qui paie-t-on la rançon ? Aux parents ou aux ravisseurs ? Vous avez compris le soucis : Dieu voudrait-il racheter les hommes qui lui appartiennent déjà et qui lui doivent déjà tant ? Ce n'est pas logique. On ne paie pas une rançon au gentil mais au méchant. Et qui est le méchant ? Qui est le ravisseur ?

Jean 8,34 Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui commet le péché est esclave du péché.
Romains 6,16 Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice ?

Quand nous, nous péchons : nous choisissons de devenir esclaves du péché qui devient notre maître ; ainsi il a un droit de propriété sur nous. Même si il n'est pas honnête avec nous et même s'il cherche délibérément à nous tromper (Genèse 3,4).

Alors, contre quoi le malin abandonnerait-il ce droit légal qu'il a sur nous ? Contre une rançon intéressante : le Christ ! ça c'est un échange intéressant pour le diable (2) ! Voyez les efforts qu'il fait contre Jésus en Luc 4,1-13. La TOB traduit même au verset 13 "Ayant alors épuisé toute tentation possible, le diable s'écarta de lui jusqu'au moment fixé ".

Un peu plus tard dans l'évangile de Luc, "Jésus dit alors aux grands prêtres, aux chefs des gardes du temple et aux anciens, qui étaient venus contre lui : Vous êtes sortis avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours, j'étais avec vous dans le temple et vous n'êtes pas venus mettre la main sur moi. Mais c'est bien là votre heure et l'autorité des ténèbres" (Luc 22,52-53).

Jésus se livre à l'autorité des ténèbres. Il ne se livre pas à Dieu. Il se livre au diable (3) à qui il a résisté pendant tout l'évangile (en commençant par Luc 4,1-13).

Par deux fois 1Jean 4 nous dit que « Dieu est amour ». Peut-on imaginer le Dieu-amour infliger le flagellum, l'humiliation, la torture et la croix à son Fils bien aimé en qui il a mis toute son affection ? (Matthieu 3,17 et 17,5). C'est difficilement défendable. Le mal, le péché, le satan, le diable, peu importe son nom, est responsable des souffrances du Christ qui a accepté ces douleurs volontairement (Jean 10,18). Et au final, si je me vends volontairement au mal, le responsable c'est moi ! (Actes 2,36).

Questions pour réfléchir et méditer :
- Est-ce que je comprends mieux ce que Jésus a fait pour moi ?
- Est-ce que je comprends mieux à qui il s'est livré ?
- Est-ce que je comprends mieux qui a voulu que les souffrances de Jésus soient si atroces ?
- Est-ce que je comprends de qui je suis esclave quand je pèche ?
- Est-ce que je comprends le prix que Jésus a payé pour mon péché ?

 


Notes
1 Rançon : « n.f. (du latin redemptio, rachat) somme d'argent demandée pour la libération d'un captif » (Dictionnaire encyclopédique Larousse en 5 volumes)

2 Le διαβόλος au sens littéral « celui qui lance à travers » (δια βάλλω), qui divise, qui accuse pour diviser, qui met la zizanie » en gros c'est celui qui qui met le désordre dans les relations. La Bible personnalise le péché en l'appelant le Diable, le malin, le Satan ou autre. Mais il faut toujours mettre cette personnalisation en perspective de la liberté qui nous est offerte en tant qu'homme doué de raison, d'émotion, de pulsions...

3 C.S. Lewis donne une bonne illustration de cela dans le premier tome de son roman « Le monde de Narnia », chapitre 1 : « Le lion, la sorcière blanche et l'armoire magique » :
Le lion Aslan (Jésus) propose à la Sorcière Blanche (Satan) de mourir pour libérer Edmund qui s'était mis sous sa domination (pour quelques loukoums !). La sorcière accepte le deal, car elle pense qu'en tuant Aslan elle sera la reine de tout Narnia. En effet au moment de tuer Aslan elle lui dit « si tu savais comme je suis déçue, as-tu cru honnêtement qu'en te sacrifiant ainsi tu sauverais ce traître ? Parce que finalement tu me donnes ta vie, et tu ne sauves personne ; l'amour fait faire des folies ; ce soir la puissante magie (Moi) sera seulement apaisée, mais demain, nous reprendrons Narnia pour toujours, maintenant que tu le sais, désespère... et meurt ». En gros : « non seulement tu vas mourir, mais ta mort ne sauvera pas Edmund car je vais le tuer quand même ! ». Tel est le mal qui veut le beurre et l’argent du beurre. Mais Aslan ressuscite ce que la sorcière n'avait pas anticipé, car la mort ne pouvait le retenir. Et il vient sauver Edmund dans une grande bataille finale.

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4 décembre 2011 7 04 /12 /décembre /2011 22:53

S'il est nécessaire que Jésus (le Fils) paye à Dieu (le Père) notre dette envers lui, c'est que le pardon de Dieu est conditionné à une compensation. Mais est-ce vraiment du pardon ? Cela ressemble plutôt à du commerce. C'est d'ailleurs pourquoi la théologie de la satisfaction a aussi été appelée, ironiquement, "théologie de comptoir".


Matthieu 18,21-27 nous enseigne à pardonner comme Dieu nous pardonne, et à pardonner gratuitement. Dans cette parabole, Dieu pardonne gratuitement et complètement juste parce que l'esclave le lui demande.

En Luc 15,11-32 quand le fils prodigue revient vers son père, le père ne demande aucun remboursement à son fils et il l'accueille chaleureusement, et en grande pompe. Dieu ne demande rien à celui qui vient avec une attitude de repentir.

VENGEANCE.pngDans la suite de la parabole de l'esclave impitoyable, en Matthieu 18,28-35 on s'aperçoit que l'esclave qui a été pardonné, ne pardonne pas son compagnon. Quelle est alors la réaction du Maître ? Il revient sur sa décision.

Or si la dette avait été compensée, payée, alors il n'aurait pas été juste de la part de Dieu de revenir sur une dette remboursée, quelle que soit l'attitude de l'esclave. On découvre donc à travers les paraboles de Jésus que le pardon de Dieu n'est pas un pardon légal, mais un pardon de compassion, un pardon d'amour.

Le pardon de Dieu est gratuit. Il ne s'obtient que parce que Dieu est bon, pas parce que quelqu'un, fusse-t-il son propre fils, compense le préjudice subit. Dieu ne demande aucun dommages et intérêts.

Mais s'il est gratuit, le pardon de Dieu n'est pas inconditionnel (note 1) : il demande humilité, et imitation. C'est à dire que Dieu s'attend à ce que nous fassions comme Lui : pardonner gratuitement et promptement à ceux qui nous le demandent (cf Luc 11,4 ; Matthieu 6,12). Dieu ne demande rien en retour pour lui, il demande un retour pour les autres.

Si Dieu exigeait une compensation pour les péchés, alors ces paraboles ne pourraient pas décrire le cœur de Dieu. Et finalement, en nous demandant de pardonner gratuitement, alors que Lui ne le ferait pas, Dieu nous demanderait plus que ce qu'il ne fait lui-même !

La théologie de la satisfaction ne donne pas l'image d'un Dieu qui pardonne, ni d'un Dieu qui donne l'exemple. Elle donne l'image d'un Dieu... païen !

Questions pour réfléchir et méditer :
- Imaginez la vie dans l'Eglise si nous devions pardonner comme Dieu pardonne et que Dieu exigeait une compensation pour pardonner nos fautes. Nous devrions donc pardonner seulement ceux qui réparent les fautes commises contre nous...
- Y-a-t-il des moments ou je ressemble à cet esclave impitoyable suppliant Dieu d'un côté, mais accumulant des choses contre mes compagnons de l'autre ?
- Comment dois-je m'y prendre pour obtenir le pardon de Dieu ?
- En quoi il serait plus facile pour nous d'obtenir le pardon de Dieu avec une compensation par la mort de Jésus ?

 


note :

1- Dieu ne met pas de condition à son pardon. Il pardonne, mais encore faut-il accepter ce pardon. Les conditions viennent donc de celui qui reçoit et non de Dieu qui donne le pardon.

 

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