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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 09:26

Attention : pour une bonne compréhension, il est préférable de lire les articles précédents de la série "Le salut par la croix" avant de lire celui-ci.

 

Romains 4,24b-25Jésus notre Seigneur, 25 livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification.
Romains 6,9 Nous le savons en effet : ressuscité des morts, Christ ne meurt plus ; la mort sur lui n'a plus d'empire. 

Pour Paul, la résurrection fait partie intégrante du plan du salut. C'est la défaite de Satan face à Jésus, et il fallait que Satan subisse la défaite  (cf aussi Actes 2,24). Donc, (logiquement) la résurrection est la victoire de Jésus sur Satan : Matthieu 12, 29 – Luc 11,21 Ou encore, comment quelqu'un pourrait-il entrer dans la maison de l'homme fort et s'emparer de ses biens, s'il n'a d'abord ligoté l'homme fort ? Alors il pillera sa maison. 

Dans cette parabole, l'homme fort, c'est Satan. La maison c'est le monde. Cette maison a été donnée à l'humanité (Genèse 1,26-28) qui l'a « vendue à Satan ! » qui en est devenu le Prince (Ephésiens 2,2 ; Jean 12,31 - 14,30 – 16,11). Jésus est venu piller la maison de Satan, il est venu sauver ce qui était perdu (Luc 19,10).

Resurection.jpg

Pour la théologie de la satisfaction la résurrection n'est pas si importante. C'est surtout la mort de Jésus qui est importante car comme il s'agit d'un système légal, Jésus est mort, la punition est accomplie, et les hommes sont libérés du péché. Et donc si Jésus n'est pas ressuscité, nous pourrions être libres quand même.

Il n'en n'est pas ainsi. En effet, Satan, qui est le roi du mensonge, prend la vie de Jésus, mais il ne renonce pas à sa propriété sur l'homme ! Même vaincu par Jésus, qu'il n'a pas pu faire pécher malgré les tentations, Satan ne renonce pas (1).

Il fallait donc que Jésus ressuscite, et vienne combattre à nos cotés dans la grande bataille contre le péché. Heureusement qu'il est là. Notre sauveur nous sauve encore, il nous protège de l'adversaire, il est à la droite de Dieu, tant que nous n'avons pas achevé la course (2Timothée 4,7), il intercède encore pour nous (Romains 8,34) contre les tentatives du mal de nous récupérer, nous avons besoin de lui, et de son Esprit (Philippiens 1,19, Romains 8,26-27). Tant que nous même serons dans la bataille contre le prince de ce monde, il sera avec nous (Matthieu 28,20). Si nous nous retirons lui ne se retire pas ! (cf Hébreux 10,39).


Questions pour méditer :
- Est-ce que je comprends pourquoi la résurrection est la victoire du Christ sur le Satan ?
- Est ce que je comprends que sans la résurrection, la croix ne sert à rien (2) ?
- Est-ce que je comprends que j'ai besoin de la mort du Christ pour mon salut, mais que j'ai encore besoin du Christ ressuscité (c'est-à-dire de son Esprit - cf Romains 8,26-34) pour vivre ma vie chrétienne et combattre le mal ?
- Selon Matthieu 28,16-20 quelles sont les conditions pour que Jésus soit avec moi jusqu'à la fin du monde ?

 


Notes

1 On perçoit bien cela en Job 1 et 2. Malgré une première tentative pour faire pécher Job, Le Satan ne s'avoue pas vaincu et va remettre Job à l'épreuve de manière encore plus dure.

2 En ce sens elle est plus que la mort sur la croix (Romains 8,34).

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 13:51

La théologie de la satisfaction nous explique le sacrifice de Jésus comme un sacrifice rituel : par le don de sa vie, le Fils apaiserait la colère de son Père (1). Nous avons vu dans l'article précédent que faire de la mort du Christ un sacrifice rituel est une interprétation des écritures donnant une description perverse de l'amour de Dieu pour l'humanité.

Il est théologiquement plus juste de considérer le sacrifice de Jésus comme un sacrifice héroïque. Quelles sont alors les conséquences d'une telle théologie sur notre vie de tous les jours ?

La première c'est que Dieu n'a que faire du rituel si notre cœur n'est pas proche de Lui :

Esaïe 1,11 Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices ? dit le SEIGNEUR. Je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse des bêtes grasses ; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. 12 Quand vous venez pour paraître en ma présence, qui vous demande de fouler les cours de mon temple ? 13 Cessez d'apporter des offrandes inutiles : l'encens est pour moi une abomination ; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux convocations, je ne supporte pas le mal avec les assemblées solennelles. 14 Je déteste vos nouvelles lunes et vos rencontres festives, elles me pèsent ; je suis las de les supporter. 15 Quand vous tendez les mains, je ferme les yeux pour ne pas vous voir ; quand bien même vous multipliez les prières, je n'entends pas : vos mains sont pleines de sang.

1Samuel 15,22 Samuel dit [à Saül] : Le SEIGNEUR prend-il autant plaisir aux holocaustes et aux sacrifices qu'à l'obéissance de celui qui écoute le SEIGNEUR ? Ecouter vaut mieux que les sacrifices, prêter attention vaut mieux que la graisse des béliers. 23 Car la rébellion vaut le péché de divination, et la résistance vaut le recours illicite aux teraphim. Puisque tu as rejeté la parole du SEIGNEUR, il te rejette aussi : tu ne seras plus roi.

Osée 6,6 ... je ne prends pas plaisir aux sacrifices, mais à la fidélité ; je préfère aux holocaustes la connaissance de Dieu.

Il faut remarquer que ces paroles sortent de la bouche des prophètes dont le rôle est de ramener le cœur du roi et du peuple vers D ieu. Esaïe (2) et Osée (3) sont parmi les plus anciens prophètes « écrivains » et Samuel est considéré comme le dernier juge et le premier prophète du temps des rois. Rappelons-nous encore du sacrifice d'Isaac refusé par Dieu (Genèse 22).

Les sacrifices rituels n'ont pas d’intérêt pour Dieu. Si Dieu demande des sacrifices, ce n'est pas pour se satisfaire lui-même, mais pour former notre cœur : pour nous amener à la foi. En effet donner la dîme, ou donner pour le péché, ou donner par reconnaissance, teste notre confiance en Dieu. Sacrifier c'est bon pour nous, mais ne provoque aucun changement en Dieu (Jacques 1,17). Comment peut on croire qu'un sacrifice peut apaiser Dieu ? C'est ne pas connaître qui il est. Lisons un extrait de la Lettre à Diognète (4)  datant des environs de 160 après Jésus-Christ : « En faisant de telles offrandes à des idoles insensibles et sourdes, les Grecs manquent de bon sens ; les juifs, qui les présentent à Dieu en s'imaginant qu'il en a besoin, devraient bien plutôt penser que c'est là extravagance et non piété. Car " celui qui a créé le ciel et la terre et tout ce qu'ils renferment ", qui nous donne gracieusement à tous ce dont nous avons besoin, ne saurait lui-même avoir besoin de ces biens qu'il accorde lui-même à ceux qui s'imaginent les lui donner. A coup sûr, ceux qui s'imaginent lui rendre un culte par le sang, la graisse fumante et les holocaustes et l'honorer par de telles cérémonies, ne me paraissent en rien différer de ceux qui déploient la même libéralité à l'égard d'idoles sourdes qui ne peuvent prendre part à ces  honneurs. S'imaginer faire des présents à Celui qui n'a besoin de rien ! »

La deuxième conséquence c'est que nous sommes TOUS appelés au sacerdoce : comme le dit 1Pierre 2,9 : ... vous, vous êtes (...), la communauté sacerdotale du roi, ...

Par définition, un prêtre est celui qui sacrifie. Si nous sommes prêtres nous devons sacrifier. Mais quoi ? Le sacrifice que Dieu attend de nous est celui dont parle Paul en Romains 12,1 Je vous encourage donc, mes frères, au nom de toute la magnanimité de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréé de Dieu ; voilà quel sera pour vous le culte conforme à la Parole. Dieu veut toute notre vie. Toute notre confiance. Il veut que nous l'aimions en esprit et en vérité (Jean 4,24), avec tout notre cœur, toute notre âme, toute notre force (Deutéronome 6,5).

autel_simple.jpg

Plus besoin d'autel en pierre pour sacrifier. Plus besoin d'un clergé pour savoir sacrifier. Notre vie, c'est à dire pour être concret : le travail de notre amour (1Thessaloniens 1,3), nos œuvres bonnes (Ephésiens 2,10 ; Tite 2,14 etc...), sont nos offrandes à Dieu sur l'autel de notre vie. Nous sommes là pour être des héros, comme notre maître. C'est cela porter sa croix et suivre Jésus. Ce doit être notre style de vie quotidien (Luc 9,23).

 

 

Troisième conséquence, il n'y a plus ni sacré ni profane : dans les religions antiques, on cantonne le(s) dieu(x) dans des temples qui sont des endroits sacrés. On lui offre des sacrifices pour qu'il nous aide ou pour qu'il nous laisse tranquille. Puis on retourne à la vie normale, où le dieu n'est plus là. On a souvent peur du dieu et de ses réactions, et il est bon de le laisser dans son monde pour que nous nous vivions tranquille dans le nôtre. Les temples sont des lieux sacrés, les prêtres sont des personnes consacrées et il existe même des jours sacrés, des objets sacrés (5) et parfois des animaux sacrés ! Comme s'il y avait des lieux, des personnes et des périodes plus proches de Dieu que les autres.

La loi juive, le temple juif, les fêtes juives, étaient une ombre (Colossiens 2,17) ou une esquisse (Hébreux 10,1 TOB) des réalités à venir. Ces réalités sont venues avec le sacrifice héroïque du Christ qui ouvre une porte dans toute barrière (celle du temple mais surtout celle du péché) afin que tous en tout temps avec tout ce qu'ils sont et tout ce qu'ils possèdent, puissent se tourner vers Dieu sans obstacle (cf Actes 15,19 ; Colossiens 2,16 ; Galates 4,8-11 ; et bien d'autres)

Questions pour méditer :
- Combien de fois par an dois-je aller à l'Eglise ?
- Quels sacrifices me demande Dieu ?
- Suis-je un héros pour Dieu ?
- Qu'est-ce qui est sacré pour moi ?
- Quelle est la taille de mon Dieu ? Tient-il dans un temple ? Dans un temps ? Dans un rituel ? dans une tradition ?

 


Notes

1) C'est ce qu'explique le Catéchisme de l'Eglise Catholique (Ed. PLON, 1992, p135, paragraphe 614) : Ce sacrifice du Christ (…) est (…) offrande du Fils de Dieu fait homme qui librement et par amour, offre sa vie à son Père par l'Esprit Saint, pour réparer notre désobéissance.
Il faut cependant relativiser l'importance de ce discours au sein de l'Eglise Catholique elle-même. Depuis Vatican II la liberté d'expression dans l'Eglise Catholique est plus grande et nombreux sont les Catholiques qui récusent cette interprétation de la bible basée sur les conclusion du concile de Trente au XVIe siècle.

2) Les chapitres 1 à 39 d'Esaïe relatent la prédication et l'action du prophète Esaïe aux alentours de 740 av JC.

3) Osée a prêché aux alentours de 750 dans le Nord du Pays.

4) Datant des environs de 160, cette épître anonyme est adressée à un païen de haut rang. On ignore tout de son auteur.

5) De la nourriture sacrée, des autels sacrés, des images ou icônes sacrées, des vêtements sacrés, de l'eau sacrée, de l'encens sacré et plus encore : médailles, reliques, langages, formules, croix, tiares, vaches, chats, etc...

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22 décembre 2011 4 22 /12 /décembre /2011 20:00

On peut lire en Hébreux 10,12 lui, () après avoir offert pour les péchés un sacrifice unique, siège pour toujours à la droite de Dieu.

Il est vrai que quand on pense à un sacrifice, il nous vient en tête une cérémonie ou l'on offre un être vivant à la divinité avec du sang qui coule de l'autel. Il s'agit d'un rituel.

sacrifice isaac

Les partisans de la théologie de la satisfaction, qui pensent qu'il faut compenser l'honneur de Dieu bafoué, et qui estiment que la rançon pour nos péchés doit donc être payée à Dieu (note 1) voient le sacrifice de Jésus comme un sacrifice rituel destiné à apaiser la colère de Dieu comme le suggère l'hymne bien connu : Minuit Chrétien dont les premières paroles sont révélatrices de la théologie sous-jacente :

Minuit Chrétien,
C'est l'heure solennelle,
Où l'homme Dieu descendit jusqu'à nous ;
Pour effacer la tâche originelle,
Et de son Père apaiser le courroux...

 

Cette façon d'envisager le sacrifice de Jésus ne colle pas avec ce que la Bible nous dit d'un Dieu qui pardonne inconditionnellement, d'un Dieu qui est amour, d'un Dieu miséricordieux. Elle ne colle pas non plus avec l'image d'un Dieu qui a mit toute son affection dans son Fils et qui en attendrait la mort. Cette affection relèverait de la perversité d'un Hannibal Lecter (note 2) ! Le Seigneur serait-il aussi un Saigneur ?!?

 

En réalité, il existe une autre façon d'envisager le sacrifice :
- Imaginons quelqu'un qui se jette sous une voiture pour sauver un enfant imprudent qui traverse la rue sans prendre garde à la circulation et qui va se faire écraser. Cette personne s'est sacrifiée.
- Imaginons encore ces soldats qui résistent jusqu'à la mort pour permettre de tenir une position (note 3) et donner à leurs camarades le temps de se réorganiser face à l'ennemi. Ils se sont sacrifiés.

Par opposition au sacrifice rituel, nous pouvons appeler cela un sacrifice héroïque.


En réalité, le sacrifice du Christ est un sacrifice héroïque : Christ se livre volontairement (Jean 10,11.18) aux mains de Satan (Luc 22,53 ; note 4) pour nous donner l'opportunité de nous affranchir de son esclavage (Hébreux 2,14-15).

 

Dans un sens, le Père est satisfait par ce sacrifice, non pas parce qu'il obtiendrait une compensation, non pas parce qu'il y prendrait plaisir, non pas parce que sa colère serait apaisée, mais bien parce qu'il est fier que son Fils ait pu faire une action aussi noble (Jean 10,17).

 

Ce sacrifice est pénible pour le père. Il ne reçoit pas de plaisir, ni d’apaisement. Au contraire : le Fils souffre sur la croix et le Père souffre de voir son Fils souffrir. Sinon comment comprendre Jean 3,16 ?

 

Questions pour méditer :

- Comment est ce que je comprends le sacrifice de Jésus ?
- Comment pourrais-je remplacer les deux derniers vers du premier couplet de Minuit Chrétien ? (si vous avez des suggestions n'hésitez pas à les mettre en commentaire ! Cela nous permettra de modifier nos carnets de chant.)
- Interrogez vos amis, frères et soeurs chrétiens pour savoir comment ils comprennent la notion de sacrifice appliquée à la croix.

 


Notes

1- En Hébreux 9,14 " ἑαυτὸν προσήνεγκεν ἄμωμον τῷ θεῷ" est souvent traduit "Il s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache". Or le grec connaît essentiellemnent le datif d'attribution et le datif d'intérêt (ou d'avangtage ou de moyen) ; ainsi on pourrait aussi traduire "pour Dieu" d'autant que cela est renforcé par le "lui-même". Quelque soit la traduction choisie cela ne veut pas dire obligatoirement que le sacrifice est offert pour assouvir le besoin de sacrifice de Dieu, mais pour plaire à Dieu volontairement, héroïquement. Comme lorsque je fais l'aumône pour plaire à Dieu. Dieu n'en n'a pas besoin, mais cela lui plaît et en donnant au pauvre je donne à Dieu (Matthieu 25,40).

2- Dans le film "le Silence des Agneaux", le tueur en série Hannibal Lecter aime ses victimes... surtout leur foie... avec des pommes de terre !

3- Il y a beaucoup d'exemples possibles : Il faut sauver le soldat Ryan, ou encore Fort Alamo où les texans ne se sont pas rendus face à l'armée mexicaine pour donner du temps aux texans de réorganiser l'armée.

4- Le monde romain et hébreu réunis qui symbolise le monde païen et religieux, c'est à dire nous-même quand nous étions du monde.

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