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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:25

 

 

Lorsqu'on cherche des modèles de prière dans la Bible, spontanément on pense aux psaumes ou au modèle de prière que Jésus donne en Matthieu 6, 9-13 (et Luc 11,2-4). Nous pensons moins à Jean 17, qu'on appelle souvent la prière sacerdotale (sous l'influence de la bible à la Colombe qui utilise ce titre) bien que ce titre ne soit peut-être pas le meilleur.

 

Comment cette prière peut-elle être un modèle pour nos moments de méditation ? Eh bien si on fait attention à la structure littéraire de Jean 17, il en ressort que nous pouvons imiter Jésus dans sa façon de prier :

 

Aux versets 1 à 8, Jésus prie pour sa glorification. « Père, l'heure est venue » dit-il. Dans l'évangile de Jean le thème de l'heure est récurent et il indique le moment où Jésus devra faire face au moment décisif de son ministère : la croix. Or Jésus nous appelle à porter notre croix. Nous aussi avons à faire face à des moments difficiles. Mais porter sa croix signifie plus que seulement faire face. Car qu'on soit chrétien ou non, la vie nous impose de faire face. Porter sa croix, c'est faire face dans un but précis : la gloire de Dieu. « Glorifie ton Fils pour que le fils te glorifie » dit Jésus. La gloire de Jésus c'est de monter sur la croix, ce qui est l'exact contraire de la gloire selon les hommes.

 

Paul exprime bien en quoi Dieu ne pense pas comme les humains (Esaïe 55,8-11) dans le célèbre texte de 1Corinthiens 1,18-28 où il explique comment Jésus, en montant sur la croix a renversé la sagesse humaine et la compréhension humaine de « la gloire ».

 

Ainsi nous pouvons mieux comprendre ce que veut dire prier pour « la gloire ». Si je commence ma prière comme Jésus en disant « Père glorifie moi pour que je te glorifie », en termes spirituels cela veut dire « Donne moi la force d'accepter la souffrance qu'implique de se donner aux autres en les aimant jusqu'à l'extrême ». Rien à voir avec les sunlight et les paillettes. Il s'agit de littéralement renoncer à soi. Pas juste donner un peu de moi-même, mais renoncer à moi-même.

 

Seulement il s'agit de ne pas oublier à quoi sert de renoncer à soi. Selon la prière de Jésus cela a un but : faire connaître « le seul vrai Dieu » (v3) afin de faire atteindre la vie éternelle à ceux qui y parviendront. Et pour que les hommes connaissent Dieu, nous avons un outil : Jésus, qui est la Parole, et qui est sorti du Père. Seul Jésus peut donner la foi car il manifeste le nom de Dieu. Si ceux pour qui nous renonçons à nous-même acceptent Jésus comme manifestation de Dieu, comme Fils de Dieu, alors Dieu sera glorifié.

 

Dans la deuxième partie de Jean 17 aux versets 9 à 19, Jésus prie pour les disciples qui sont autour de lui. Il demande à Dieu de les garder en son nom du mauvais (v11.12.15). Mais là encore nous devons comprendre ce que Jésus veut dire par garder. Il ne s'agit pas d'une protection ou d'une assurance tout risque, mais d'une protection spirituelle qui conduit à 3 conséquences : l'unité, la joie, la sanctification (certaines traductions utilisent le mot consécration). Ces trois conséquences que Jésus demande au Père pour ses disciples doivent permettre aux disciples de faire face à l'absence de Jésus qui quelques heures plus tard va être arrêté (cf Jean 18,12). Faire face ne consiste pas à simplement encaisser le coup, mais aussi à aller dans le monde (v18) pour porter le vrai message.

 

Je peux donc prier pour la protection spirituelle de Dieu, mais il ne faut pas que je me laisse abuser par ce que cela pourrait être. Dieu ne privilégie pas les chrétiens en les exemptant de maladies, d'accidents ou de problèmes divers et variés de la vie. Les promesses de Dieu sont l'unité, la joie et la sanctification, cette dernière ne correspond pas à un rite ou une morale, mais à une façon de penser différente de celles du monde.

 

Enfin dans une troisième partie (versets 20-26) Jésus prie pour les disciples à venir, qui n'auront connus Jésus qu'à travers la parole des premiers disciples et qui auront rejoint l'unité des chrétiens et l'unité avec Dieu. Eux aussi pourront participer à la gloire de Jésus (v22-23), dont on a déjà vu de quoi il s'agit. Mais pour accepter cette gloire défiante pour notre nature humaine, il faut comprendre l'amour de Dieu (v23.26).

 

Ainsi la prière de Jésus se termine par une promesse : les disciples ne sont pas abandonnés par Jésus, mais l'aventure continue ! Et je peux prier comme Jésus pour les disciples qui viendront rejoindre l'unité chrétienne. Car le christianisme ne peut pas être une affaire privée. Par nature il est prosélyte puisqu'il proclame un message incroyable : Dieu veut donner la vie éternelle à ce qui par nature n'est pas éternelle : la chair (v2 – certaines traductions n'utilise pas le mot chair), qui représente non pas ce qui est mauvais, mais ce qui est limité.

 

 

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