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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 21:24
QEMF7 : Qu'est-ce qu'un chrétien au sens biblique du terme ? (1)

C'est à travers les évangiles que l'on peut se faire une bonne idée de ce qu'est un disciple et donc un chrétien. En effet il ne faut jamais oublier que lorsque un évangéliste écrit son œuvre, il ne cherche pas seulement à raconter Jésus. Il cherche aussi à prêcher Jésus-Christ à des chrétiens vivant plusieurs décennies après sa mort et sa résurrection1. Ainsi, quand les évangélistes décrivent les disciples, ils décrivent aussi ce que doit être2 un chrétien au temps ou ils écrivent.

Que nous apprennent donc les évangiles sur la condition de disciple de Jésus ? Voici, sans commentaire3, quelques écritures parlantes, décrivant les disciples et donc les chrétiens :

Luc 14.26-35 Si quelqu'un vient à moi et ne déteste pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. 27 Et quiconque ne porte pas sa croix pour venir à ma suite ne peut être mon disciple. (…) 33 Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tous ses biens ne peu t être mon disciple.

Jean 8.31 Jésus, donc, disait aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples.

Jean 13.34-35 Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; comme je vous ai aimés, que vous aussi, vous vous aimiez les uns les autres. 35 Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples.

Luc 9.23-26 Il disait à tous : Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix et qu'il me suive. 24 Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. 25 Et à quoi sert-il à un être humain de gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même ? 26 En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire, dans la gloire du Père et des saints anges.

Luc 9.57-62 Pendant qu'ils étaient en chemin, quelqu'un lui dit : Je te suivrai partout où tu iras. 58 Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où poser sa tête. 59 Il dit à un autre : Suis-moi. Celui-ci répondit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. 60 Il lui dit : Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va-t'en annoncer le règne de Dieu. 61 Un autre dit : Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d'aller d'abord prendre congé de ceux de ma maison. 62 Jésus lui dit : Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas bon pour le royaume de Dieu.

Questions pour méditer :

- Y-a-t-il quelque chose ou même quelqu'un qui a plus d'importance pour moi que ma relation avec Dieu ?
- Est-ce que je demeure dans la Parole de Jésus ?
- Est-ce que je m'efforce d'aimer mes frères et sœurs ? Et est-ce que cet amour ressemble à celui de Jésus pour ses disciples ?
- Que veut dire pour moi « me charger chaque jour de ma croix » ?
- Qu'est ce qui m'empêche de suivre le Christ ? S'il m'appelle à l'autre bout de la terre, suis-je prêt à y aller ?

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Notes :

1 Par exemple, l'évangile de Matthieu prêche Jésus à des juifs de Syrie aux alentours de l'année 80. L'auteur de cette œuvre s'adapte à son auditoire et présente Jésus d'une certaine manière (l'Emmanuel, le nouveau Moïse...)

2 Parfois ils décrivent aussi l'exemple à ne pas suivre. L'exemple caractéristique de Matthieu 16,13-19 où Pierre est à la fois un bon et un mauvais exemple, permet de comprendre que les disciples et donc les chrétiens doivent savoir reconnaître le Christ en Jésus, mais en même temps ils ne doivent pas avoir une vision humaine d'un Christ libérateur politique.

3 Pour une étude concrète, vous pouvez lire http://yhwh.over-blog.fr/pages/6---vivre-comme-un-disciple-de-jesus-2326696.html

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 21:20
QEMF6 : Le mot « chrétien »

Paul s'adressant aux Corinthiens qui commençaient à se diviser sur divers sujets, en particulier celui de l'autorité dans l'Eglise, les exhorte à ne pas corrompre leurs pensées en s'éloignant de la simplicité (grec ἁγνότητος, c'est à dire une simplicité pure, sans fioriture) à l'égard du Christ (2Corinthiens 11,3). Cet avertissement doit nous faire réfléchir sur notre système dogmatique et à notre mise en pratique : notre christianisme est-il « compliqué » ? Faut-il être théologien pour comprendre ce qu'est un chrétien ? Si la réponse est, ou même a tendance à être, « oui », alors peut-être Paul pourrait-il nous avertir avec des mots similaires.

Le mot chrétien (Χριστιανός) n'apparaît que trois fois dans le Nouveau Testament :

- Pierre 4,16 est l'un de ces passages qui consolent ceux qui souffrent pour le nom de Christ (v15). Or ceux qui portent le nom du Christ, précisément, ce sont les chrétiens, qui constituent ce que le verset suivant appelle la maisonnée (ou la famille) de Dieu.

- En Actes 26,28 le roi Agrippa, pris au piège du raisonnement de Paul, se refuse à porter le nom du Christ, et essaie de se sortir de son embarras en insinuant à l'intention de Paul que devenir Chrétien est trop facile.

- Et puis en Actes 11,26 Luc nous dit que « Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens ». Ce verset est intéressant, car il montre qu'avant le milieu des années 40 (15 ans après la mort et résurrection du Christ) les membres de l'Eglise ne s'appelaient pas des chrétiens. Est-ce à dire qu'ils ne l'étaient pas ? Non, mais ils s'appelaient autrement, et très probablement : les disciples. C'est ainsi que sont nommés ceux qui suivent Jésus dans les évangiles. Nous verrons donc dans l'article suivant ce qu'on entend par disciple de Jésus dans le Nouveau Testament.

Question pour méditer :

- Ce que je pense être nécessaire à la vie d'un chrétien rend-il la chose complexe ?
- Suis-je fier de porter le nom du Christ ? Est-ce que cela se voit (que je porte le nom du Christ) ?
- Est-ce que je suis à l'aise de troquer l'appellation « chrétien » pour l'appellation de « disciple » ?

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 20:40
QEMF5 : La fraternité chrétienne est-elle communion avec tous les « croyants » (2) ?

Certains que nous qualifierons de plus libéraux (selon les domaines envisagés) auront tendance à penser que tous sont leurs frères, mais ceux que l'on peut alors qualifier de plus conservateurs ne se sentiront pas leurs frères : mais peut-on être frère unilatéralement ? Le schéma suivant, volontairement caricatural et focalisé sur un exemple particulier, montre les données du problème : le groupe A considère le baptême comme essentiel au salut, tandis que le groupe B considère le baptême comme non essentiel.

Les membres du groupe B considéreront les membres du groupe A comme leurs frères, alors que les membres du groupe A ne considéreront pas les membres du groupe B comme leurs frères en Christ. Et ceux du groupe A auront à coeur de convaincre ceux du groupe B, mais ceux du groupe B trouveront que le groupe A donne trop d'importance au baptême et souhaitera parler d'autre chose.

Mais le problème est bien plus complexe que cela, car il n'existe pas un seul critère de différentiation, mais des dizaines. Prenons par exemple le cas de ceux qui pensent que le baptême ne peut être administré qu'à des adultes, et a contrario ceux qui préconisent de baptiser des enfants : essayez d'imaginer ce que devient notre schéma. Puis pensez à ceux qui pensent que le salut est indépendant des œuvres, et à ceux qui ne le pensent pas. Puis intégrez dans le schéma ceux qui pensent que la transsubstantiation est une doctrine fondamentale alors que d'autres ne le pensent pas. Et parmi ceux-là ceux qui parlent de consubstantiation et ceux qui pensent que cela n'a pas d'importance. Pensez ensuite au rôle des femmes dans l'église, à l'usage des instruments dans les cultes, à la date de Pâques, au mariage des pasteurs, à l'importance du respect de la liturgie, à la participation des fidèles au vin, au remariage des divorcés, au nombre des sacrements, à la validité des conciles, à l'autorité du pape, à l'autonomie des églises, à leur structure hiérarchique presbytérienne, épiscopalienne ou autre, à l'oecuménisme, à la forme des prières, etc...

La communion est donc limitée, mais possible au moins partiellement : on peut discuter, lire les écritures, chanter, ensemble. Pour les plus optimistes, on peut aussi apprendre les uns des autres. Cependant, la fraternité chrétienne, qui découle de notre conception de ce qu'est un chrétien, ne peut être complète.

Probablement aurons nous tous ensemble plaisir à parler de telle ou telle parabole de Jésus. Mais pas des sujets qui divisent. C'est pourquoi, la communion est partiellement possible, mais pas complètement.

Questions pour méditer :

- Est-ce que je connais les enseignements de ma propre église ?
- Est-ce que je saisis ce qui est important de ce qui l'est moins ?
- Suis-je prêt à discuter paisiblement de ce que je crois avec d'autres qui ne le croient pas ?

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